Coaching Gay : avec Pierre Salducci
Les coachs font de plus en plus partie de notre quotidien. Le terme de coach a d’abord été associé au monde sportif, mais désormais on le retrouve dans le monde professionnel ou dans la sphère privée… À chaque activité, ou situation, il y a désormais un coaching possible. Son rôle est, dans une relation de confiance, de permettre au sujet coaché de trouver ses propres solutions, son propre chemin.
Pierre est un coach gay qui travaille dans le domaine du coaching gay…Cela interroge notre curiosité. WAG lui pose ses questions.

Bonjour Pierre, avant toute chose, pour vous, quelle est la définition du mot Coach?
Bonjour Wag, merci de me donner l’occasion de m’exprimer dans vos pages. Ma définition du coach est la même que celle de tout le monde, c’est un accompagnateur et un guide. Mais pour moi, c’est aussi un explorateur, quelqu’un qui permet d’aller plus loin, plus en profondeur, et surtout d’aller là où on ne serait pas allé si on était tout seul. C’est quelqu’un qui propose des solutions inédites, quelqu’un qui permet d’accéder à une part de nous avec laquelle on n’est pas habitué à être en contact. Quelqu’un qui permet de découvrir les richesses et les ressources que nous avons tous en nous, parfois même sans le savoir. Comme un révélateur, en quelque sorte. Je me définis comme une personne qui ouvre des portes, qui donne de l’espoir, mais un espoir concret et raisonné, pas juste des mots jetés dans le vide, pas des formules toutes faites sans impact et sans résultat.
Dans le métier, certaines personnes utilisent le mot de “passeur“, et c’est une vision que j’aime bien aussi. Le coach permet de passer d’un état à un autre, d’une étape à une autre, et toujours dans un sens positif, comme un sportif qui passe le relais à un membre de son équipe pour lui permettre d’aller plus loin et d’atteindre de meilleurs résultats. C’est une action avant tout pragmatique et cartésienne, profondément ancrée dans le réel et qui débouche sur du concret.
Comment est née l’idée de www.coachinggay.com?
Je travaille dans le milieu gay depuis des années, particulièrement au niveau social et culturel. Au cours de toutes ces années, j’ai fini par en arriver à la conclusion que notre communauté a beau être joyeuse et festive, elle n’est pas épargnée pour autant par la souffrance et les difficultés, elle y est même particulièrement exposée, au point que – pour certains d’entre nous – la vie peut prendre parfois l’apparence d’un véritable combat ou d’une lutte épuisante contre les obstacles. Avec en plus, un sentiment d’échec obsédant quand on n’arrive pas à atteindre ses objectifs.
Alors bien sûr, il est toujours possible de consulter un psy, un thérapeute ou un coach généraliste mais la liberté de parole n’est jamais la même qu’avec un autre gay. Surtout sur les questions de sexualité, le sentiment de rejet et d’exclusion, la construction de l’estime de soi ou sur le rapport aux dépendances. Par ailleurs, même s’il est très ouvert d’esprit et bienveillant, un intervenant généraliste ne pourra jamais vraiment ressentir dans son cœur et dans son corps ce que ressent une personne gay. Pour ressentir vraiment quelque chose dans toute sa dimension et sa complexité, il faut le vivre soi-même. Voilà pourquoi j’ai créé Coaching Gay. Pour offrir aux hommes gays la possibilité de s’adresser à un autre homme gay en toute liberté et en toute confiance. Avec la perspective réelle d’être compris et de trouver des solutions à ses problèmes.

Quel est l’objectif d’un coaching gay, à qui s’adresse-t-il?
Mes services s’adressent aux personnes qui cherchent un mieux-être quel qu’il soit Il n’est pas nécessaire d’être malheureux ou dépressif ou de se sentir au bout du rouleau pour consulter, mais il est indispensable d’être dans un processus de quête et de progrès. De chercher quelque chose, que ce soit la paix intérieure, le bonheur, l’équilibre, la spiritualité, l’amour, une nouvelle vérité… on peut appeler ça comme on veut, mais il est clair que si on ne se met pas en position de chercher, on ne trouve pas. Pour moi, c’est très important de m’adresser à des personnes qui aspirent à autre chose ou qui veulent changer leur façon de voir, qui ont envie d’apprendre, d’évoluer, de franchir les étapes de la vie, d’atteindre un mieux être. Sinon, ça ne sert à rien.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, quel est votre parcours personnel, celui qui vous a conduit au métier de coach?
J’ai une formation universitaire en socio-linguistique et en psycho-linguistique, ce qui m’a amené à me familiariser très tôt avec la psychologie, la communication, la sociologie et bien sûr avec la PNL. Je me sens proche de praticiens comme Lise Bourbeau ou Guy Finley. À cela s’ajoute une longue expérience comme intervenant dans le milieu gay, au sein de divers organismes associatifs et auprès des personnes séropositives.
Avec le temps, j’ai découvert que j’avais un profil d’hypersensible, ce qui m’a amené à consulter plusieurs fois des psys et des coachs de vie. Cela m’a permis d’en apprendre plus sur ces deux types d’approche et surtout de me rendre compte que je voulais exercer en tant que coach moi-même. Et comme je suis gay et que je connais bien les thématiques liées à la communauté, c’était évident pour moi de pratiquer en tant que coach gay et de m’adresser aux hommes gays. Je ne me voyais pas faire ça pour d’autres personnes car, qu’on le veuille ou non, notre parcours de gay nous marque énormément et nous conditionne pour le reste de notre vie. Dans des pays comme les États-Unis ou en Espagne, le coaching de vie gay est déjà très implanté. Je suis persuadé que ce type de coaching répond également aux besoins et aux attentes de bien des gays en France aussi et un peu partout en Europe.
Comment se déroule une séance de coaching gay via votre site?
Les consultations se font toujours à distance, par visioconférence, en utilisant un des nombreux outils de webcam disponibles dans Internet, comme Zoom, Skype, Messenger, Whatsapp, etc… La première séance dure une heure et demie et permet de faire connaissance, c’est une rencontre d’introduction. Je pose de nombreuses questions pour établir le profil du consultant et faire le tour de sa problématique. Au cours de cette discussion, on aborde d’emblée des sujets aussi variés que l’alimentation, la sexualité, la vie de famille, l’enfance, la situation professionnelle, les relations amoureuses, etc. Par la suite, j’établis un diagnostic que je propose au consultant au cours de la séance suivante. Nous nous mettons d’accord sur les objectifs à atteindre et sur la marche à suivre, et dès lors le processus peut commencer. À partir de là, les séances durent seulement une heure. La fréquence des consultations varie selon les besoins et les disponibilités du consultant, mais en général c’est entre une semaine et 15 jours.

Sur quels points souhaitez-vous insister concernant votre méthode?
Pour moi, il est très important que le consultant ait le sentiment de progresser, d’apprendre quelque chose et d’obtenir des résultats. Je pense qu’il n’y a rien de plus frustrant que de consulter un intervenant et d’avoir l’impression que ça ne sert à rien, qu’on n’est pas plus avancé et qu’on perd son temps, voire son argent. Je fais tout pour que les gens qui me consultent se sentent réellement pris en charge et qu’ils sentent qu’on s’occupe réellement d’eux. Que ce n’est pas du blabla. C’est pourquoi, dans ma méthode, j’insiste particulièrement sur des facteurs comme l’apprentissage ou la référence. Je donne des exercices, des trucs pratiques, j’invite le consultant à approfondir sa démarche en lisant des livres, à s’ouvrir à de nouveaux courants de pensée et à acquérir de nouvelles habiletés. Je suggère également des produits naturels au besoin, comme les fleurs de Bach, les huiles essentielles ou les compléments alimentaires. Le consultant peut ainsi se constituer une sorte de trousse à outils, un petit bagage pratique qui lui servira pour tout le reste de sa vie. C’est pourquoi je parle d’un mieux-être durable et pas seulement passager.
Avez-vous des retours de personnes avec qui vous avez eu un suivi en tant que coach personnel?
Les premiers retours que j’ai concernent toujours le fait de pouvoir parler et d’être écouté. À notre époque où les interdits s’accumulent et où la honte ou les peurs empêchent d’être soi-même, les gens apprécient de plus en plus le simple fait de pouvoir parler vraiment, de dire les choses comme ils les sentent, sans censure, sans langue de bois, sans peur d’être jugé et sans crainte de répercussion négative. Qui plus est, le fait de pouvoir parler dans un contexte d’écoute active et bienveillante apporte également beaucoup de soulagement au consultant. Surtout en tant que gay, le fait de se sentir compris par un autre soi-même est très important.
À plus long terme, les retours dépendent beaucoup des différents cas et de l’implication des consultants dans le processus. Comme chaque suivi est personnalisé, chaque suivi donne aussi des résultats différents. Mais je reste toujours disponible si le consultant a besoin de refaire le point à un moment, de retravailler un problème, de se faire accompagner vers un nouvel objectif ou tout simplement de se sentir de nouveau un peu plus soutenu. Ce genre de démarche peut prendre du temps et il est normal de procéder par étape. Ce qui est sûr, c’est que dès qu’on commence, on se sent mieux.