Cinéma : La Revanche des Crevettes Pailletées.
L’histoire :
Deux ans ont passé depuis la mort de Jean. Matthias, leur coach, décide d’emmener Sélime, un jeune de banlieue qu’il croit homo, pour accompagner les Crevettes Pailletées aux Gay Games de Tokyo, un voyage pour rendre hommage à leur ami parti trop tôt. Mais après avoir raté leur correspondance, ils se retrouvent coincés en Russie, dans l’une des régions les plus homophobes du monde. Le début d’une folle aventure aussi rocambolesque que périlleuse.
Interview NICOLAS GOB / MATTHIAS
QUEL RETOUR LES SPECTATEURS VOUS ONT-ILS FAIT SUR LE PERSONNAGE DE MATTHIAS APRÈS LA SORTIE DES « CREVETTES PAILLETÉES » ?
Ils étaient partagés entre l’envie de me dire très vulgairement « C’est un con ! » et « On a peut- être appris autant que lui pendant l’heure et demie de film » (Rires).
EN TOUT CAS, DANS CETTE SUITE, MATTHIAS EST PASSÉ D’ENNEMI À ALLIER…
Je n’ai jamais pensé qu’il était ennemi. Juste ignorant. Il s’est retrouvé propulsé dans un milieu très loin du sien. Sa réaction était humaine et primaire. On a souvent peur de ce qu’on ne connaît pas. Matthias est maladroit, c’est un type qu’il fallait un peu éduquer et qui commet encore des impairs. Dans ce deuxième volet, il a fait son chemin, il les aime vraiment ses Crevettes. En retour, eux l’ont complètement intégré à l’équipe.
UNE TRÈS BELLE HISTOIRE D’AMITIÉ NAÎT ENTRE FRED ET MATTHIAS…
J’en étais heureux. Matthias est aussi fasciné par Fred que je le suis dans la vie par Romain Brau. Avec lui, j’apprends l’irrévérence et le lâcher- prise. C’est une chance de côtoyer une personne comme lui.
VOUS AVEZ PARTAGÉ UNE SCÈNE TRÈS PARTICULIÈRE ENSEMBLE, VOIRE DANGEREUSE.
La fameuse scène du lac. Pour les prises en extérieur, nous n’avons souffert « que » du froid. Nous tournions dans l’eau mais nous avions des combinaisons, c’était juste un sacré moment à passer. En revanche, pour les séquences tournées en piscine, il nous a fallu nager sous une plaque de plexiglas. C’était extrêmement anxiogène car il ne fallait surtout pas que les pieds débordent du cadre et pour cela, nous devions aller au milieu de la plaque. Le sentiment de se retrouver prisonnier, c’est très angoissant. Romain a mieux géré que moi…
PEUT-ON DIRE QU’AVEC CETTE SUITE, ON RIT DIFFÉREMMENT ?
Oui et c’est tout ce que j’aime dans le cinéma : être pris à la gorge par l’émotion juste après avoir ri aux larmes.
Interview ROMAIN BRAU / FRED
QU’AVEZ-VOUS PENSÉ DE LA DIMENSION PLUS ENGAGÉE DE CETTE SUITE, À LA LECTURE DU SCÉNARIO ?
Je me suis immédiatement senti fier, en tant que comédien, de pouvoir faire partie d’un projet qui défend de tels sujets. Il faut applaudir Maxime et Cédric qui osent ces thématiques car il n’est tellement pas évident d’en parler sans maladresse et de le faire par le prisme de l’humour. C’est un film très courageux.
QUELLE RÉSONNANCE FRED A-T-ELLE TROUVÉ CHEZ LES SPECTATEURS AU MOMENT DE LA SORTIE DES « CREVETTES PAILLETÉES » ?
Une résonnance très forte pour certains. Certaines personnes m’ont contacté pour me remercier parce que leurs enfants trans avaient pris une certaine assurance pour venir leur parler grâce au film, grâce au personnage que je représentais. J’ai compris que j’avais une responsabilité envers certaines communautés et certains moments de vie des uns et des autres, des moments très fragiles.
DANS QUEL ÉTAT RETROUVE-T-ON FRED AU DÉBUT DE CE SECOND VOLET ?
Fred a toujours été très fragile même quand on l’a connue en mode bulldozer sur « Les Crevettes Pailletée ». Les spectateurs vont enfin pouvoir rentrer dans son petit cœur et découvrir qu’elle est une personne solitaire. C’est quelqu’un qui a besoin d’être reconnu en tant que femme. Elle est prête à partir loin pour recommencer sa vie à zéro et reconstruire son image ailleurs. On la découvre fragile, vulnérable, elle va se confier, tomber amoureuse d’une personne dont elle est très proche…
IL Y A UNE SCÈNE EN PARTICULIER QUI A ÉTÉ PLUS DIFFICILE QUE LES AUTRES POUR VOUS ?
La scène du lac gelé. Nicolas Gob et moi l’avons tournée en partie dans une piscine, en apnée, sous une plaque de plexi. Et j’ai eu vraiment très peur. Nager, habillé, en chaussures, sous une plaque de 5m2 : j’ai cru que j’allais mourir ! Je ne savais pas si j’allais avoir assez de force pour pouvoir m’en échapper. Il m’a fallu un sacré niveau de confiance envers les plongeurs qui nous encadraient, équipés en bouteilles d’oxygène. Sincèrement, j’ai pensé que je n’y arriverais jamais. On s’est beaucoup soutenu avec Nicolas, c’était un beau moment d’amitié et de courage.
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Copyright photos / Cyril Masson
Au cinéma le 13 avril 2022
