Julien Colombet, artiste à plein temps.
Cabaret, performer, ressemblance… Difficile d’accrocher une étiquette au travail de Julien Colombet. Après une solide expérience acquise auprès de la souris de Marne la Vallée. L’artiste, aux multiples facettes, originaire du Pays Basque, a souhaité un retour chez lui pour voler de ses propres ailes et avec ses propres projets. Aujourd’hui, il renouvelle le genre de son art sur les scènes du Sud Ouest, son talent et son professionnalisme ne vont pas tarder à se propager bien au-delà.

Est-ce que l’envie de monter sur scène est pour toi un rêve de gosse qui se réalise ou est-ce venu plus tard?
Je ne sais pas si mon rêve est de monter sur scène ou plutôt de sentir ce qui se dégage du public lorsque l’on est sur scène.
Depuis tout petit, je suis passionné par tout ce qui est jeux de lumières, éclairages dans les concerts et spectacles. Je crois que tout est parti de là. Je me rappelle, à l’âge de 10-11ans, avoir commandé des petits spots de couleur et un stroboscope pour animer les boums de l’époque!
Ce que j’aime depuis tout petit, c’est faire plaisir aux gens, diffuser de la joie,du bonheur, du rêve, et de l’amour tout simplement, quelle que soit la manière de le faire. J’aime sentir l’énergie positive augmenter dans une salle au fur et à mesure d’un show.
En regardant ton travail, on sent un côté perfectionniste. Tu aimes que cela soit beau pour faire plaisir au public, je me trompe?
J’avoue que l’esthétisme est, pour moi, un des points les plus important de mon métier. Comme dirait “Eureka“, dans “RuPaul Drag Race“, tout est question de proportionnalité! Quel que soit notre physique, notre taille, que l’on soit fin élancé ou petit et trapu, tout est possible dans la transformation, avec quelques artifices…
Nous sommes des artistes visuels. Certains ont d’autres talents qui s’y rajoutent, comme le chant ou la danse, mais je pense que, quoi que l’on propose sur scène, notre visuel doit être impeccable pour transporter, dès notre première apparition, le public. Je trouve que dans le milieu transformiste, il y a beaucoup d’artistes qui ne vont pas au bout des choses! Mais je pense qu’avec toutes les émissions de Drag, tous les concours qu’il y a aujourd’hui un peu partout, ainsi que les réseaux sociaux, le public devient de plus en plus dur et critique, parfois même blessant et méchant… Je pars du principe que notre travail est de faire plaisir au public, de le surprendre, afin de le séduire, et qu’il ait envie de nous suivre. Quand je crée un nouveau visuel, un nouveau numéro, la seule chose à laquelle je pense, c’est “ce qui va faire réagir le public, ou est ce qu’ils vont applaudir, quand est-ce qu’ils vont rire? “ C’est un métier que l’on fait pour les autres, pas uniquement pour soi.

Une des clés pour la réussite dans ton métier?
Le visuel, c’est important, mais pas uniquement! Je trouve que le plus dur en tant que Transformiste ou Drag, c’est de se trouver! De trouver son personnage, façonner son personnage, son esthétisme, son caractère, ses goûts, sa façon de parler, sans forcément tomber dans du caricatural ou trop d’excès pour réussir à être juste et crédible.
Donc, effectivement, il y a la question des costumes, des visuels, mais aussi du contenu.
Si le show que vous regardez est beau parce que les costumes sont magnifiques, mais qu’il n ‘y a aucun contenu, aucun effet, aucune transformation, aucune chorégraphie…etc… vous allez vite vous ennuyer. Après le premier whaouu « quel beau costume » il n’y aura plus rien.

Aujourd’hui, tu as créé le Safir Comedy Show? Tu nous expliques ce que c’est?
Tout d’abord Safir est mon nom de scène, en référence à la pierre tout simplement parce que j’adore le bleu saphir mais, vous l’avez remarqué, S.A.F.I.R s’écrit avec un F. Il s’agit en fait des initiales de ce qui me représente. S comme Spectacle, A comme Animation, F comme Féerique, I comme Irrésistiblement drôle, R comme Ressemblance.
Le Safir Comedy Show, c’est une troupe d’artistes professionnels de Spectacle itinérant.
Nous avons la particularité de créer et fabriquer tous nos costumes et accessoires de plumes… Nos perruques déjantées sont confectionnées par Jean Viaud, mon compagnon, qui a de l’or dans les doigts et a travaillé en tant que perruquier à Disney, à l’Opéra Bastille…
Aujourd’hui, nous proposons trois spectacles bien distincts adaptables sur toutes les scènes avec plus ou moins d’artistes en fonction des budgets et de la place… Un quatrième, pour un public plus jeune, est en préparation.
- Le spectacle transformiste “Sosie“ uniquement transformiste, avec des ressemblances pures, et des ressemblances burlesques humoristiques. (jusqu’à 5 Artistes)
- La revue cabaret “Féerie Paradis“ avec danseuses, chanteuses, chanteurs et transformistes
- Le duo Spécial Séniors (Chanteuse et Transformiste)
- Un spectacle enfant, un compte de Noël qui verra le jour en décembre 2020
Nous créons aussi des spectacles sur mesure en fonction des évènements privés: mariage, anniversaire, mais surtout des comités des fêtes, mairies et Comités d’entreprises, des bars et discothèques.
Y a t-il une nouvelle génération d’artistes cabaret? Le cabaret peut paraître un peu désuet pour certains, pourtant, j’ai l’impression qu’il est très vivant. Qu’en penses-tu?
C’est un milieu très vivant en effet. Les nouvelles émissions de télé-crochet, de concours drag ont mis en lumière et donné envie à toute une nouvelle génération de se lancer dans les arts du transformisme et de la scène. Je trouve ça vraiment génial et j’ai vraiment l’impression que cela a donné un nouvel élan au milieu du cabaret transformiste et surtout du drag en France. Peut-être même que ces émissions ont dépoussiéré le genre et amené certaines techniques et idées. Le Cabaret est une source inusable d’artistes. C’est un milieu qui n’est pas assez médiatisé a mon goût. Il est en création constante pour attirer toute l’année les visiteurs sans les lasser. Rare sont les établissements qui peuvent afficher une même revue durant des années et des années. Nous sommes des artistes, et avons ce besoin continuel de créer.
Ce qui te plaît le plus c’est d’être sur scène ou de créer le spectacle?
C’est une très bonne question haha! J’avoue que je prends mon pied dans les deux cas. J’adore être en création, partir d’une simple idée, la faire évoluer et passer à l’étape de création de costume, la création de bande son, le travail du jeu scénique, d’effets spéciaux. Quand je crée, je me sens vivant. Lorsque je suis sur scène, c’est la réactivité du public qui me plaît. C’est de voir que lors de la création, j’ai pensé faire rire, pleurer ou émerveiller à tel ou tel moment et cela prend effet sur scène.. C’est quelque chose de magique! d’exaltant! La partie micro, en impro est également un moment privilégié avec les spectateurs, certains nous réservent parfois de bonne surprises.

Le public LGBT d’aujourd’hui, aime-t-il toujours le cabaret?
Oui, il aime toujours autant le cabaret, mais il en a tellement vu qu’il s’agit d’un public très critique qui ne mâche pas ses mots. Je connais plusieurs artistes qui n’aiment pas jouer dans le milieu LGBT. Personnellement, j’adore. Cela me fait évoluer, me dépasser et surtout me réinventer en tant qu’artiste pour surprendre toujours et encore. J’ai la chance de faire le show pour la soirée Officiel de la marche des fiertés de Biarritz et Bayonne chaque année et durant les fêtes de Bayonne à la Pena Associative LGBT Txalaparta de Bayonne. J’ai la chance, également, de retrouver mes amis Bordelais sur un nouveau rendez-vous au Coco Loko et à l’Ultra Klub avec l’excellente et démente DJ Mlle Coco lors de la soirée SHUT UP AND DANCE. Ce sont des rendez-vous que je ne manquerais pour rien au monde. Un vrai régal avec une vraie belle ambiance bienveillante.
As-tu des icônes ou des modèles dans le spectacle transformiste, ou le monde du cabaret?
Oui, bien sûr, sur la scène Drag internationale, je suis un fan inconditionnel de Bianca Del Rio, gagnante de la 6e saison de Ru Paul Drag Race. J’aime sa répartie piquante et ses looks très Hollywood.
Dans le milieu théâtral Francophone, Marianne James fait parti des artistes qui m’ont aidé à créer mon personnage de Safir, et qui continue à m’inspirer. Elle est très engagée dans la lutte contre l’homophobie et c’est une très grande artiste. Tout le monde a été marqué par son “Ultima Récital“ et son personnage au final très drag de Maria Ulrika Van Glott!
Sur la scène transformiste francophone, j’ai deux artistes qui sont, pour moi, des Génies dans leurs arts du maquillage de ressemblance. Ce sont Shadow Boheme et Ludivine Valandro. J’ai la chance de partager la scène depuis peu avec Shadow et j’apprends beaucoup. C’est une vraie belle personne, avec un cœur énorme, très talentueux. Ludivine est juste exceptionnelle en Liza ou Dalida. J’ai beaucoup de respect pour ces grands artistes.
Et, plus généralement les univers artistiques qui te plaisent sont ceux de quel(le)s artistes?
J’aime le franc-parler et le côté Show-Girl de Cher. Elle a toujours des costumes ahurissants sur des scènes fabuleuses. J’aimerais être comme elle a son âge hahaha. J’aime aussi le côté solaire et magnétique de Liza Minelli que j’ai eu la chance de croiser à Paris lors de la Gay Pride du 28 juin 2009. Les univers mystiques, romantiques, et barrés de Mylène Farmer et de Lady Gaga me touchent également beaucoup. Elles ont un goût pour l’esthétisme vraiment poussé qui me fait vibrer.

Quelles sont tes envies dans ton travail dans le futur?
Pour 2020, j’espère continuer à faire évoluer le Safir Comedy Show, nous lançons nos nouveaux spectacles, la revue “Féerie Paradis“ et le spectacle transformiste “Sosie“ en début d’année dans le Pays Basque. Nous partirons ensuite en tournée nationale. L’agenda commence déjà à se remplir. J’espère venir conquérir le public Parisien… De nouveaux rendez-vous mensuels dans certains établissements du grand sud-ouest, Bordeaux à L’ULTRA KLUB, Agen à la discothèque LE CHRISTY’S une fois par mois, au BAYA Hôtel et Spa à Capbreton, Bayonne…
Vous pourrez suivre notre évolution et découvrir nos dates de spectacles sur facebook et instagram sur Safir Comedy Show.
Et, d’ici quelques années, pourquoi ne pas ouvrir notre établissement cabaret….
Le Pays Basque est ta région. Si tu devais donner envie aux lecteurs de venir y passer un séjour, que mettrais-tu en avant pour défendre ta région?
Tout d’abord, c’est une terre d’histoire, de légendes et de folklore. Les gens sont ouverts et festifs, une fois que vous avez montré patte blanche hahaha. Les traditions sont fortes!
La région est très belle, située entre plage et montagne à la frontière espagnole. Sur le plan culinaire, il y en aura pour tous les goûts, entre côtes de bœuf à la plancha ou chipirons, Merlu de ligne, thon à la pipérade ou ventreche grillé et confits de canard… On mange vraiment très bien! Les fêtes de villages, et surtout les fêtes de Bayonne, sont à faire au moins une fois dans sa vie.
Attention, si vous faite la fête avec des locaux, le Basque a de l’endurance hahaha.
Contactez Julien Colombet : Facebook
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