Homosexualité, Coming Out et sports…
Homosexualité, Coming Out et sports...voilà un cocktail qui revient régulièrement. Un sujet que, bien souvent, nos amis hétérosexuels ont du mal à comprendre… Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire les commentaires qui reviennent sans cesse sous les articles traitant du coming out de tel ou tel sportif. Pour beaucoup, cela relève de la sphère privée, et ils ne comprennent pas le besoin d’évoquer son orientation sexuel. C’est bien sur ce point qu’ils se trompent. Faisant partie de la majorité, il est difficile pour eux d’envisager ce qui se joue autour d’ un Coming Out.
C’est pourquoi de nombreux LGBT ne cessent de réclamer aux sportifs de tous horizons de franchir le cap et de révéler leur homosexualité.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que le sport à vocation à construire des modèles pour les jeunes. Hors si aucun grand champion, ou sportif connu n’affichent son orientation sexuelle…Difficile pour le ados LGBT de se construire avec des images positives.
Le cas de Dan Palmer est exemplaire. Ce joueur de rugby australien de stature internationale est aujourd’hui âgé de 32 ans. Il est en retraite depuis 2015. Les révélations qu’il fait aujourd’hui sont éclairantes. Il vient de devenir le premier international de rugby australien à faire son coming out.
C’est un événement qui l’a poussé à le faire, en 2019, on se souvient des déclarations hallucinantes d’un autre joueur de Rugby, Israel Folau (73 sélections avec l’équipe d’Australie). Ce dernier, fervent chrétien évangélique, avait déclaré et confirmé « Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l’Enfer vous attend. Repentez-vous! Seul Jésus peut vous sauver« .
Ces propos avaient enclenché une polémique, provoquant son exclusion et son licenciement…avant d’être récupéré par un club français (Sic!).
C’est bien cette polémique qui a fait réfléchir Dan Palmer. Il a imaginé l’impact des déclarations de Folau, sur les jeunes fans en recherche de leur identité.
C’est ce qui l’a poussé a écrire un article dans le Sydney Morning Herald sur sa propre histoire et sur son homosexualité. Il y déclare « J’étais pris au piège d’un faux récit et je ne voyais aucune issue. De nombreuses nuits, je pleurais jusqu’à m’endormir et je prenais régulièrement un lourd cocktail d’opioïdes ». « Je rêvais de disparaître, de changer de nom et de recommencer ma vie ».
Il ajoute qu’ « il n’est pas exagéré de dire que ma propre mort aurait été préférable à la découverte de mon homosexualité »
«La bataille était avant tout avec moi-même. »
Aujourd’hui Dan Palmer est entraineur à Brumbies, il précise ne jamais s’être senti discriminé à l’époque où il jouait aux Waratahs ou aux Brumbies en Australie. Il est désormais un exemple pour les jeunes LGBT, comme l’est depuis 2009, l’ancien capitaine du pays de Galles Gareth Thomas.
Bravo Dan !
