Clara Luciani – Clairement talentueuse.
Clara Luciani, avec sa plume délicate et sa voix grave, en a déjà séduit plus d’un. À l’occasion des Francofolies de La Rochelle, WAG l’avait rencontrée en 2018, quelques heures avant que l’interprète de La grenade ne se produise sur la scène du théâtre de La Coursive . Depuis le succès est immense pour l’artiste nouvelle icône de la pop française. Retour sur cette interview à Wag!
Vous participez là à vos premières Francofolies. Vos impressions?
Non, j’ai fait mes premières Francos à l’âge de 19 ans avec La Femme. Je chantais au sein du groupe. L’année dernière, j’ai joué sur une petite scène qui s’appelle La Guinguette. C’est donc ma troisième fois.
Cette année est celle de la consécration. Prenez-vous le temps d’apprécier?
Ça fait 6 ans que je suis à Paris et que j’essaie de faire ma place dans la musique. J’ai participé à plein de projets, j’ai fait de nombreux petits boulots en espérant ce que je vis aujourd’hui. J’apprécie au compte-goutte tout ce qui m’arrive. J’attendais tellement ça que j’ai su recevoir ces cadeaux-là. Je ne suis pas du tout blasée.

Votre premier EP était sombre et mélancolique. Votre premier album Sainte-Victoire, lui, est plus ouvert…
Oui, en effet. Il est plus solaire, plus optimiste. J’ai quand même l’impression que les deux disques sont complémentaires. Les deux ont un point commun, ils sont autobiographiques. Il y a deux forces qui se bataillent en moi. Je suis toujours entre le rire ou les larmes, entre le chaud et le froid, entre le clair et l’obscur, entre le léger et le grave. Cette complexité, cette dualité, je crois qu’elle est propre à la nature humaine.
On sent beaucoup de sincérité dans votre album.
J’espère, parce que je suis incapable de faire autre chose que ça. Je n’ai pas souhaité prendre un pseudo parce que les chansons étaient trop moi.
HollySiz et Juliette Armanet sont des amies?
Oui, nous nous côtoyons. Ce sont des femmes que j’admire et que j’aime beaucoup. Elles ont eu la délicatesse de m’inviter à leur Olympia pour me soutenir et m’encourager, j’ai trouvé ça hyper chic. C’est formidable qu’il y ait des chanteuses, des femmes, solidaires entre elles. C’est important.
Françoise Hardy est pour vous la grande figure féminine de la chanson française. Pourquoi?
Je l’aime beaucoup et j’ai eu la joie de la rencontrer dernièrement. Elle est incroyable. Ce qui m’a le plus touché quand je l’ai découverte, c’est sa façon de chanter très droite, très pure, sans chichis. Sa voix est comme une flèche qui traverse très bien le temps. Elle n’a jamais essayé de chanter selon les modes. C’est une ligne directrice que je tente de suivre.

Propos recueillis par Cédric Chaory
Sainte Victoire – Clara Luciani (Initial Artist Services)
Photos © Manuel Obadia-Wills